Auteur: 
Florence Dumas Giannini

Commentaires de Louis Dietrich: 

Saint Nicolas apparaît au milieu de multiples éclats de couleurs créant une joyeuse animation. Au milieu de ce tourbillon, il faut chercher l'âne, comme dans les devinettes de notre enfance. Il est bien là cependant, et, une fois qu'on l'a découvert, c'est lui et son oeil grand ouvert qui retient l'attention. 



Discours: 

Mes bien chers enfants, petits et grands,

Eh oui, une fois de plus, je suis de nouveau là ! Qu’est ce que je ne ferais pas pour retrouver vos jolies petites frimousses qui, chaque année, m’attendrissent un peu plus… Ne deviendrais-je pas un peu trop gâteau ? Enfin, l’heure est plutôt aux biscômes et aux mandarines. Je suis heureux de voir que vous m’acceptez toujours aussi chaleureusement malgré mon origine turque et ceci depuis très longtemps, même bien avant une certaine votation. Une chose est sûre : je ne raterais cette fête pour rien au monde ; surtout pas l’année de la Famille où je me dois de vous rappeler que vous êtes tous sous ma protection et mon autorité. Vous aussi, parents, pouvez être la proie du père fouettard !

Ich freue mich auch besonders, meine deutschsprachigen Kinder wiederzusehen. Wie ihr vielleicht wisst, stamme ich ursprüunglich aus der Türkei. Ich wurde aber von euch allen hier immer sehr herzlich aufgekommen. Ich hoffe, dass dies auch nach Abstimmung dieses Wochenendes in den nächsten jahren möglich sein wird. Im jahre der Familie seid ihr unter meinem besonderren Schutz. Ich bien fast sicher, liebe Kinder, dass keiner meiner Gehilfen euch mit der Rute bestrafen muss, wie das bei einigen Erwachsenen dieses Jahr leider der fall ist.

Die vielen Fackeln, Trommeln und Pfeifen beweisen mir, dass ich euch nicht gleichgültig bin. Eure erwartungsvollen Augen zeigen mir, wie tief ihr mich in eure Herzen geschlossen habt.

Ecoutez moi bien, mes enfants. Vous qui serez parents de mes admirateurs du prochain millénaire, tâchez de ne pas tomber, dans les mêmes travers que certains grands enfants d’aujourd’hui. Pas Kéké, pas Kéké, pas question de finir sous la table et encore moins de vous laisser entraîner par des requins à la peau lisse… Quant à ceux qui « joueraient » avec le feu, qu’ils prennent garde aux « sales vents », ces pauvres « chéris » ! (…) Et à la télévision, pourquoi pas, plutôt qu’Hélène et les garçons, St-Nicolas et les pères fouettards, au lieu d’Alerte à Malibu, Calme au Paradis et enfin à la place de Vanille-Fraise, Biscômes-mandarines ?

Je sais que vous vous souciez beaucoup de ma personne. Il n’y a qu’à voir l’empressement et l’organisation avec lesquels je suis reçu : des fifres et des tambours annoncent, ô joie ineffable, mon arrivée pendant que des torches et des flambeaux m’escortent, tels deux colonnes de feu, et que l’illustre Fanfare du Collège ferme la marche de sa douce complainte. Je vous remercie de prendre autant soin de moi. Mais je ne suis pas à plaindre :

  • Côté travail, je n’ai pas de quoi chômer, l’âge de ma retraire dépassant de loin celui des femmes, comme celui des hommes d’ailleurs ;
  • Côté argent, mon revenu se limite à des sourires et ma fortune diminue de par tous les cadeaux que j’ai à faire ; le fisc ne s’intéresse même plus à moi, à moins qu’une grande banque soit prête à casquer pour que je porte une mitre d’or !
  • Et côté cœur, je suis soumis aux même voies impénétrables du Seigneur…

Mais il en est d’autres qui ont plus de problèmes que moi et qui ne sont pas si loin de vous. Je pense notamment aux personnes handicapées pour lesquelles ce samedi 3 décembre a été décrété « Journée internationale ». Je pense aussi à tous les exclus de la société comme les chômeurs en fin de droits, les malades de toutes sortes ou encore les paumés. Ils ont peut-être fait quelques erreurs mais ils ont besoin de votre soutien pour s’en sortir et comme dirait mon patron : «  ce que vous faites au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous le faites ». N’oubliez pas que ma fête est tout celle de l’enfance malheureuse.

J’ai un autre souhait : j’aimerais, comme vous l’avez fait sous la houlette de mon homonyme de Flüe, que vous vous rapprochiez les uns des autres et que vous jetiez des ponts sur la barrière de röstis afin que tous ensemble vous constuisiez l’avenir et veniez en aide aux peuples moins chanceux que vôtre…comme ceux du Rwanda, de Haïti ou de l’ex-Yougoslavie.

Reicht euch gegenseitig die Hände über den R !ostigraben hinweg. Lasst auch die ausgesteuerten Arbeitslosen, die Kranken, die Behinderten, nicht fallen. Vergesst nicht, die Worte meines Herrn : « was ihr einem meiner geringsten Brüder getan habt, das habt ihr mir getan ». Helft den unglücklichen Völkern in Ex-Jugoslawien und Rwanda und baut zusammen an einer besseren Zukunft.

Pour terminer sur une note joyeuse, je tiens à féliciter vos footballeurs nationaux pour leur épopée américaine. J’espère aussi que ce soir tout sera « OK » et que le Chœur des Anges résonnera à l’unisson avec celui des supporters de Gottéron.

En vous bénissant, je vous donne rendez-vous comme de coutume dans une année.

Ich segne euch und hoffe auf ein Wiedersehen im nächsten Jahr. Gehet hin Frieden !

Allô dè din le dzouillo mè pipi. Vo jâmo bin. De vourha pôa fé dè mè achbin piéjy, non dè pitchè !

Allez dans la joie, enfants chéris de mon cœur !

 

Saint-Nicolas 1994 : Laurent Kaeser / 3ème.fr.E2