Auteur: 
BAPTISTE OBERSON, élève de 2 H

Commentaires de Louis Dietrich: 

Les deux personnages, courbés par l'effort, affrontent une terrible tempête pour rejoindre les enfants de Fribourg. C'est le souvenir de l'ouragan sans précédent qui a sévi à Noël 1999 dans notre pays, peu habitué à de tels cataclysmes. Nommé "Lothar" par les météorologues, il a détruit des forêts entières, et jusque dans nos paysages proches de la ville, les arbres cassés à mi-hauteur ou déracinés par lignées entières exprimaient cette désolation. L'an 2000 fut heureusement plus calme, mais le souvenir de 1999 restera longtemps dans les mémoires.

Une idée comparable avait déjà été exprimée en 1965, dans un dessin de Claude Gogniat, que PS reproduit en sa page 55: l'analogie est assez frappante. 



Discours: 

Mes bien chers enfants,

Eh oui ! Voici revenu, comme chaque année, le temps des mandarines et des bicaumes ! Mais aussi et surtout le temps du plaisir, plus intense à chaque fois, de vous revoir tous, mes chers Fribourgeois petits et grands. J’ai pourtant bien cru cette année que je ne vous retrouverais pas, car mes chers collégiens étaient si impatients de ma venue qu’ils se sont trompés de date et ont organisé mon cortège au printemps déjà ! J’aurais bien pu remplacer mon vieil âne par une trottinette pour arriver à temps, mais avec tous les bouleversements au centre-ville, je me serais rompu le cou à 100% !

Meine lieben Kinder,

Wie freue ich mich, wenn ich euch wieder sehen kann in diesen kälteren Zeiten ! Und welche Freude ergreifft mein Herz, wenn ich meine geliebte Kathedrale erblicke. Schon fürchtete ich nie anzukommen, da mein Esel mehrere male in den Gruben steckengeblieben ist, die iht im Stadtzentrum gegraben habt. Sucht ihr darin Gold… oder Geld für eure Glückspiele ? Gott sei dank haben meine lieben Kollegianer mir den Weg 100% sicher gemacht !

A propos de pourcentage, je dois avouer que vous m’avez procuré beaucoup de souci avec une certiane initaitive. Vous le savez, c’est de Turquie que je viens. Fêter la St-Nicolas avec seulement des Pères-Fouettards, vous vous rendez compte ? Vous seriez bien plus de 18% à attendre ma fête avec moins d’impatience…mais vous avez choisi la voie du respect de l’autre, et, par conséquent, permis à St-Nicolas d’être présent parmi vous durant de longues années encore, et d’être très fier de ses protégés.

Wie ihr alle wisst, stamme ich aus der Turkei. Deswegen fürchtete ich heute nicht hier sein zu können. Ich habe nämlich gehört, dass der Wind so stark geblasen hat, dass er nicht nur viele Wälder weggeblasen hat, sondern fast alle Ausländer noch dazu ! Zum Glück ist er gestoppt worden, sonst hätte ich in Sydney um olympisches Asyl fragen müssen. Ich hätte mit der Jugend der ganzen Welt Bruderschaft machen können, doch leider gibt es noch keinen Stafetenlauf im Eselfahren…

Sur mon fidèle âne, vous l’imaginez, les voyages sont longs. Pour venir ici, on nous a bien proposé de prendre un bateau entre Neuchâtel et Morat : pourtant, nous avons dû y renoncer, car dès que nous avons mis le pied sur les pipi… pipilotti, nous avons failli prendre notre bain quotidien ! Je me suis donc passé le temps en regardant le paysage. Quelle ne fut pas ma surprise de voir des arbres marcher ! Je tiens personnellement à gronder ceux qui forcent les jeunes hommes à se déguiser en buisson dès 5 heures du matin pour attaquer un ennemi que l’on a inventé de toutes pièces. Sans ces grands enfants, vous auriez de l’argent pour me construire bien des cathédrales ! Comme la mienne me suffit amplement, pourquoi ne pas en utiliser une partie pour aider des associations qui doivent continuellement lutter pour joindre les deux bouts ? On pourrait ainsi vous aider mes petits enfants, vous qui avez de la sagesse, à construire une Suisse de demain sans inégalités et sans malheureux.

Ich habe zu hören bekommen, meine grossent Kinder, dass viele unter euch darauf beharren mit kleinen Soldaten zu spielen. Denkt ihr, dies entspreche noch eurem Alter ? Wieso muss man sich allerlei Feinde erfinden und viel Geld ausgeben, wenn man man statt dessen regelmässig den Armen helfen könnte, die auch zahlreich bei euch und euren Nachbarn sind. Ihr wisst, wie man grosszügig ist. Ihr habt es mit eurer Hilfe für Freunde im Wallis, Tessin und in Italien bewiesen. Ich vertraue euch – Ihr jungen Leute – und ich bin sicher, dass die Schweiz von morgen besser sein wird.

Et maintenant, il ne reste à votre « zweisprachiger Sankt-Niklaus » qu’à vous souhaiter une belle fête « und ein wunderbares Jahr ». Soyez rassurés ! Il ne peut plus vous arriver aucun « BUG », « as they say in Zürich (un Père-Fouettard se racle la gorge !)… euh ! comme on dit du côté de Zürich. L’Apocalyse a déjà eu lieu au Nouvel-An et ma cathédrale est toujours là ! Il faut convenir qu’elle est bien gardée par ses voisins (il montre le siège de la Police Cantonale), vos Pères-Fouettards à vous, qui cette année, ont parfois été davantage Poli-çons que Poli-ciers) ! Vous surtout, les petits, ne suivez pas l’exemple de tels Poli-chinelles et restez sages si vous voulez qu’on vous aime…

Jetzt ist leider die Zeit gekommen, euch zu verlassen, meine lieben Kinder. Euer « St.Nicolas bilingue » sagt euch « à l’année prochaine ! ». Lasst während dessen den Geist des Sankt-Niklaus am Mittwoch auf Bern hüten, so dass nach Adolf « Oggi » nicht « Ieri » sondern « Domani » komme ! Seid gesegnet und gehet hin in Frieden.

Voilà, mes chers enfants ! Je vous donne rendez-vous à l’année prochaine. Mais ne comptez pas sur moi pour fêter Halloween avec vous. Je laisse cette fête à vos amis d’Amérique, car le poids de leurs citrouilles est sensiblement différent de celui de mes mandarines ! Avant de repartir surfer avec les étoiles du paradis, en me réjouissant de pouvoir à nouveau passer par chaque point cardinal, je vous bénis tous.

Adieu donc, enfants chéris de mon cœur !

 

Saint-Nicolas 2000 : Thomas Sansonnens / 3.fr.C1