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Commentaires de Louis Dietrich: 

Une Saint-Nicolas bien différente nous est ici proposée, sans ors, sans flonflons, sans cadeaux. L'impression générale n'est pas à la fête ni à l'enfantillage. Essayons de comprendre ! Le découpage évoque de nouveau la bande dessinée, mais l'humour n'est pas au rendez-vous. L'inventaire nous donne deux cases pour de grands personnages dont l'idéologie est bien connue (Marx et Gandhi); trois oeuvres d'art de Dali, Münch et Picasso; deux héros de bandes dessinées, un mythe cinématographique, et enfin l'homme sur la lune: tentative louable pour représenter toute la modernité de l'histoire, avec ses aspirations à plus de justice, sa misère, ses héros un peu dérisoires, et ses illusions de conquête. Et chaque image se trouve couronnée d'une minuscule mitre rouge: est-ce une référence politique pour désigner des lendemains qui chantent, ou une manière de dire que Saint Nicolas prend tous ces efforts et toutes ces aspirations sous sa sainte garde ?



Discours: 

Mes bien chers enfants !

Meine lieben Kinder !

Mais oui, c’est moi ! Me voilà revenu dans cette bonne ville de Fribourg. Mes vieilles jambes ont bien du mal à me porter, mais la joie et l’entousiasme avec lesquels vous me recevez chaque année offrent à mon cœur une seconde jeunesse. C’est donc avec impatience que j’ai attendu le moment de vous revoir, mes petits Fribourgeois. Toute l’année durant, je n’ai cessé de surveiller ce qui se passait ici-bas, et j’ai été très heureux de  constater que vous aviez été bien sages. Le Père Fouettard m’a d’alleurs glissé à l’oreille qu’il faudrait probablement encore augmenter la ration de biscômes, l’année prochaine. Décidément, il me faudra bientôt solliciter des subventions…

Hier bin ich also wieder. Ich bin, wie ihr, 365 Tage älter geworden und habe jetzt noc hein paar weisse Haare mehr. Dies konnte mich aber auch dieses Jahr nicht daran hindern, euch, meine kleinen Freiburger, zu besuchen. Es hat mir gut getan, die Freude auf euren lachenden Gesichtern zu sehen. Zu viel Traurigem bin ich auf dieser Welt begegnet. Ich hoffe, dass ihr an diesem schönen Tag alle einen Gedankenfür jene Familien habt, die nicht euer Glück haben.

Es gibt in dieser Stadt, in diesem Land, und überall auf der Welt immer mehr arme Menschen. Ihr müsst Ihnen ein bisschen von eurem Wohlstand schenken. Es ist nicht immer einfach zu teilen, und manchmal seid ihr mit den Verantwortlichen nicht einverstanden. Ihr könnt mir aber glauben : Sie brauchen euer Vertrauen und eure Hilfe.

Und wenn ich gerade von Politik spreche : Ich habe gehört, dass zwei eurer Mitbürger in Bern hohe Posten eingenommen haben. Ich bin sehr stolz auf den diesjährigen Ständeratspräsidenten, Otto Piller und auf Joseph Deiss, den neuen Preisüberwacher der Eidgenosswenschaft.

Ma chère ville de Fribourg bouge, elle se transforme. Mon âne et moi avons eu bien de la peine à trouver notre chemin dans la jungle des déviations, des excavations et surtout des nombreux giratoires mis en place cette année ! Je ne suis d’ailleurs pas le seul à avoir de la peine avec la priorité de gauche… Mais visiblement vos autorités ont décidé de donner à cette cité un visage jeune, et c’est très bien ainsi.

La rénovation de la tour des Finances, par exemple, est une grande réussite. Elle a cependant dû coûter une fortune. Et puisque ce n’est pas KéKé Clerc qui va la payer, il n’est pas étonnant que l’on vous ait demandé à vous, honnêtes citoyens, de renflouer les caisses de l’Etat. Cela par le biais d’une hausse d’impôts bien vite renvoyée aux oubliettes. Par contre, le week-end dernier, vous avez accepté une toute nouvelle TVA pour vous rendre plus eurocompatibles.

Mais oublions tout cela. Je voudrais ce soir encore adresser une pensée particulièrement chaleureuse à l’abbé Pierre Kaelin, lui qui a, pendant de très nombreuses années, fait résonner ma cathédrale de ses chants harmonieux et qui vient de fêter ses 80 ans. D’alleurs, à propos d’abbés musiciens, je prendrai « La Liberté » de remonter l’abbé Bovet sur son piédestal, quitte à contredire la rubrique locale.

Es hat mich sehr gut gefreut zu sehen, dass meine Stadt mit ihrer Zeit lebt. Der grosszügige Umbau des Bahnhofes, der langsam aber sicher vor sich geht, sowie das Verschinden der Verkehrsampeln im Stadtzentrum sind nur äusserliche Veräanderungen. Ihr alle schaut nämlich auch nach vorne. Die neue Mehrwertsteuer, die ihr letze Woche angenommen habt, ist ein kleiner Schritt in Richtung Europa. Und jeder neue Schritt ist gut, heutzutage.

So. Und nun ist für mich wieder die Zeit gekommen, von euch Abschied zu nehmen. Lange wird es dauern, bis wir uns wieder sehen. Aber passt auf ! Ich habe immer ein Auge auf meine Freiburger. Ich segne euch, unsere Stadt und meine Kathedrale.

Avant de repartir vers ma demeure des cieux, je vousdrais vous faire quelques recommandations, sans, bien sûr, vouloir imiter votre bon Pape, qui vous a sermonnés dans « Veritatis Splendor ». Non ! Je voudrais juste confier à vos prières vos frères d’ex-Yougoslavie. De Somalie et d’ex URSS, qui ne font peut-être plus la une des journaux, mais qui vivent toujours dans le chaos et l’incertitude. N’oubliez pas non plus les chômeurs, de plus en plus nombreux, ainsi que tous ceux qui n’ont pas eu le réconfort de venir me voir, ce soir. Soutenez-les avec la même ferveur que celle que vus avez montrée aujourd’hui dans les rues illuminées de notre belle ville. Vous en serez récompensés, un jour.

Et voilà que sonne l’heure de mon départ. Il sera pénible d’attendre une année avant de vous revoir. Qui sait ? Peut-être aurais-je enfin la chance de contempler ma cathédrale libre de tout échafaudage ? D’ici-là, ne m’oubliez pas, car je veille sur vous.

Allemand

Vergesst micht nicht, denn ich wache über euch und werde wieder kommen.

Italien

Non dimenticatemi, perchè io veglio su tutti voi, e ritornerò, ve le prometto.

Portugais

Queridas crianças não me esqueceis, que eu prometo voltar no ano próximo.

Espagnol

No me olvideis porqué cuidaré de vosotros y volveré.

Anglais

Don’t forget me, because I keep my eyes on you and I’ll be back.

Adieu donc, enfants chéris de mon cœur !...

Saint-Nicolas 1993 : Alexandre Mauron / 3ème.dt.C

Voir photo ci-dessus publiée dans le Message du Collège ( auteur non cité )

Photos de la fête: