Auteur: 
JEAN-MANUEL PLATTER-ZYBERG

Commentaires de Louis Dietrich: 

Un Saint Nicolas presque menaçant, sur fond de grisaille malgré la pleine lune, est-ce vraiment le meilleur moyen de nous donner confiance en l'Europe qu'il nous affiche sur sa mitre épiscopale ? Et c'est pendant un week-end de la Saint-Nicolas que la Suisse refusera d'entrer dans l'Espace Économique Européen !

Exemple unique dans la série d'un tirage en grand format, qui ajoute à la force voire à la violence, du dessin. 



Discours: 

Mes chers petits enfants,

On peut se trouver, à tout âge et en tout lieu, devant des difficultés. Cela existe même dans le royaume d’où je viens. A mon âge, les voyages, par exemple, paraissent pénibles. Mais venir à Fribourg, me rajeunit. Lorsque s’approche le moment de préparer mes hottes, mes vieilles épaules se redressent et je me sens tout joyeux. <mes collègues du ciel me refont la vielle plaisanterie : « eh mon bon Nicolas, tu t’enfribourgeoises » ! moi, j’en souris sous cape et je pense : « Je vais revoir mes petits protégés de Fribourg, mes grands amis. J’en suis tellement heureux que je ne songe même plus que, parfois, vous êtes turbulents, que vous faites de vilaines farces ou que vous désobéissez. Je sais que ces défauts ne sont pas dans vos habitudes et j’aime à imaginer que vous grandissez en sagesse et en joie. Je le constate chaque année, en voyant sur mon chemin vos mines réjouies, j’ai remarqué, hélas, que quelques-uns parmi vous se cachent, afin de n’être point aperçus du Père Fouettard. Ils n’ont sasn doute pas la conscience tranquille. Mais je leur pardonne de grand cœur en leur demandant d’être plus sages que certains de leurs aînés.

J’ai failli aller prêcher la paix à Coire, là où un « Haas » de pique, confrère en épiscopat armé du droit canon, s’oppose à des fidèles qui refusent en chœur de se tenir à carreau sur le trèfle du jardin d’Eden. Il ne s’agit là, il est vrai, que de querelles verbales. Mais ailleurs dans le monde, les bruits des bottes se font plus menaçants et il convient de ne pas manquer de prier pour la paix, dans le respect et la justice des peuples.

Le sort de tous les enfants me préoccupe.  Vous vivez, pour la plupart, à l’abri de toute difficulté majeure. Cependant, dasn les nombreux pays que je traverse, un grand nombre d’enfants vivent dans une pauvreté tragique et envient naturellement votre bonheur.

Avec leurs parents, certains enfants sont amenés à faire un voyage qui est souvent une fuite devant le danger, pour trouver ici un peu de quiétude qui leur faisait défaut là-bas. Malheureusement, pour certains d’entre eux, ce n’est que le début de nouvelles difficultés. Leurs parents n’obtenant pas le droit de séjourner ici, certains enfants doivent se cacher dsn leurs appartements, isolé de leurs camarades qu’ils entendent jouer dehors et surtout de l’école où ils n’osent pas se rendre. Très jeunes, leur avenir est déjà chargé de lourdes difficultés. Il serait normal que tous, vouas ayez droit aux mêmes chances, quant à votre éducation, sans distinction de couleur ou de nationalité. De nombreux pays ont manifesté récemment leur souci d’assurer aux enfants de partout les mêmes droits. Espérons que les autres nations se rallieront rapidement à cette déclaration des droits de l’enfant. Mais il ne suffit pas d’une belle Déclaration ; encore faut-il que les principes édictés deviennent des actes dans la vie de tous les jours. Pour cela, il faudra que ces enfants qui vivent ici sans pouvoir se manifester soient rapidement considérés comme tous les autres.

Meine lieben, kleinen Kinder,

Schon nur die Aufgabe, nach Freiburg zu kommen, bereitet mir eine so grosse Freude, dass ich jedem seine schlechten Taten vergebe. Für die Zukunft hoffe ich aber, dass Ihr auf dem Pfad der Gerechtigkeit und des Friedens bleibt.

Mich beschäftgt vorallem das Wohlergehen der Kinder. Die meisten von euch sind vor ernsthaften Problemen geschützt, aber in einigen Ländern, welche ich durchquere, leben Kinder in einem tragischen Elend.

Einige müssen mit ihren Eltern aus ihrer Heimat ins Ausland flüchten, wo sie wegen ihrer Nationalität oder ihrer Hatfarbe von den Schulen ausgeschlossen und von der Gesellschaft abgestossen werden.

Non je ne parlerai pas, cette année du HC Gottéron. D’aucuns me traiteraient encore d’esprit futile…et m’accuseraient d’un manque flagrant de rhétorique. D’ailleurs, je n’ai jamais été capable de prononcer trois mots en langue russe et, cette année, votre équipe de hockeyeurs est en état de grâce. Il se plaît « Cadieux » qu’elle ne demeure, continuant ainsi à faire sa propre publicité.

En revanche, je me réjouis de pouvoir bientôt, après avoir tourniqué autour de vos giratoires, me faufiler avec le Père Fouettard, entre les trois pots de géraniums de votre zone piétonne.

Enfin, quand je dis bientôt…dans vingt ans peut-être, si tout va bien ! mais pour l’heure, il faut que je me hâte, je dois encore visiter vos cheminées et quitter cette terre, avant que nous soyons agrafés, moi et mon âne, par les agents du recensement de 1990. Pensez donc, il y aurait un âne de trop dans les statistiques fédérales, d’autant qu’à voir la foule immense réunie à mes meetings, il ne fait aucun doute que la fiche de Saint-Nicolas figure en bonne place dans les tiroirs de l’Etat fouineur.

Nun ist die Zeit gekommen, um Euch auf Wiedersehen zu sagen, ihr Kinder von freiburg, denn es warten noch andere Kinder auf mich. Seid brav und macht Euren Eltern keine Sorgen.

Bis nächstes Jahr.

Auf Wiedersehen !

Adieu donc, enfants de mon cœur, et à vos parents, s’ils m’écoutent encore, je dis une parole qu’ils connaissent bien, car quelqu’un l’a déjà prononcée avant moi, mais en songeant à vous, je le répète : « Laissez venir à moi les petits enfants ».

 

Saint-Nicolas 1990 : Pierrôt Bakajika / 3.fr.E1