Auteur: 
SANDRINE DUCREST

Commentaires de Louis Dietrich: 

La mise en image reprend l'angle du vue de la carte de 1976, mais la technique est tout autre. Et c'est une étoile qui dessine le chemin lumineux conduisant le ciel jusqu'à nous.

Pour la première fois, c'est une étudiante qui signe le dessin: par le modeste moyen de cette publication annuelle, voici marqué le changement historique qui permet l'accès du Collège St-Michel aux jeunes filles. La répartition des élèves entre les Gymnases dépend désormais de plusieurs facteurs conjoints : situation géographique de l'habitat, choix du programme des études (type de baccalauréat) et aussi, heureusement, l'expression d'une éventuelle préférence personnelle.



Discours: 

Mes très chers enfants,

Je suis très heureux de retrouver vos belles frimousses illunminées par un sourire épanoui et vos regards plains de joie guignant quelques biscômes. Chaque année, en vous voyant, mon cœur se sent plus jeune. J’ai bien remarqué, tout au long de mon parcours à travers la ville, au milieu des flambeaux, votre enthousiasme contagieux qui m’encourageait à poursuivre ma route, malgré de nombreux fossés qui la jalonnent. Je la sais bien : chaque année, je m’en prends aux sens uniques et aux petits et aux petits chantiers qui doivent améliorer le caractère de ma chère cité. Mais, cette fois, c’en est trop : l’un de mes Pères Fouettards est tombé dans un trou gigantesque, près de la place Georges-Python. On m’a dit : « Ce trou, c’est pour le Parking des Alpes. » J’ai répondu : »Je veux bien parquer mon âne au-dessus du vide, mais seulement à mon retour au Ciel. »

Heureusement, vos petites frimousses me consoleront toujours. Je sais que vous êtes tous très bons. Mais j’ai été renseigné par quelques anges et je sais aussi que vous n’avez pas toujours été très sages : souviens-toi du jour où tu as refusé ce petit service à ta maman, cette autre fois où tu as frappé un copain d’école, où tu t’es fâché inutilement parce que tu pensais trop à toi-même et pas assez aux autres… Bien sûr, ce n’est pas toujours facile : il faut souvent repartir sur de bonnes résolutions, mais elles sont difficiles à tenir… Aujourd’hui nous ferons une exceptions : je vous pardonne votre grande consommation de biscômes !

Laissez-moi, chers parents, insister sur un point qui me désole spécialement : vous oubliez souvent, le soir, de penser, avec mes petits amis, au Bon Dieu et à moi-même, alors que, je vous l’assure, je prie pour chacun de vous, tous les jours et surtout à l’approche de cette grande fête de Noël dont beaucoup ignorent que c’est avant tout l’anniversaire de Jésus.

Mais vous, les grands, les jeunes et les moins jeunes, vous ne donnez pas toujours le bon exemple si j’en crois les nouvelles qui, tout au long de l’année, me parviennent de ma chère ville : je ne pense pas nécessairement à l’éboulement au-dessous d’un certain parking… Et que dire de l’augmentation des tarifs des bus, des divisions politiques, du manque de respect de l’environnement ou des méfaits de la société de consommation ?

Je n’ai pu m’empêcher de sourire lorsque j’ai appris que Gottéron a été racheté de justesse. J’espère que ses performances vont s’améliorer.

Mais je désire quand même vous remercier, vous tous Fribourgeois pour la rénovation de la superbe rosace de la cathédrale. Est-ce qu’un certain « parapluie » la protègera à l’avenir ?

Je reviens à vous, mes chers petits : cette année, je vais interdire à mes Pères Fouettards de vous punir, car je suis certain que vous êtes à nouveau pleins de bonnes résolutions. Soyez sages, pensez aux autres avant de penser à vous-mêmes. Soyez les bons enfants de vos bons parents.

Répandez autour de vous cette joie de vivre. Je désire que vous ayez une pensée particulière pour tous les enfants déshérités, pour lesquels les collégiens de Saint-Michel ont tant fait, ainsi que pour tous les enfants innocents qui souffrent de la guerre, de la méchanceté des hommes et cela même dans notre pays.

Mes enfants, me voilà au terme de ces quelques mots. Je vous remercie encore de votre joie et de votre fidélité à la tradition et j’espère vous revoir plus nombreux encore dans une année. Je souhaite qu’alors les Pères Fouettards soient au chômage.

Avant de vous bénir, je vais m’adresser encore à mes chers enfants de langue allemande, avec lesquels j’espères que vous vous entendez à merveille, depuis une certaine émission qu j’ai suivie avec grand intérêt sur le petit écran du paradis.

Liebe Kinder,

Heute morgen früh habe ich vom lieben Gott Abschied genommen, um mich auf die lange Reise auf die Erde zu begeben. Vor der Abfahrt habe ich noch schnell im grossen Buch nachgescheut, was dort über Euch geschrieben steht. Da habe ich sehr viele schöne und gute Sachen gelesen. Ihr seid recht brav und Euch viel Mühe. Ich weiss auch, dass Ihr alle sehr gut seid. Aber Ihr könntet mehr machen. Ich habe auch weniger gute Sachen festgestellt.

Oft hast Du Dein « Znünibrot » mit Deinem Kameraden nicht geteil. Ein anderes Mal hast Du Deinen Eltern nicht gehorchen wollen, oder sogar Deine kleine Schwester an den Haaren gezogen.

Viel unnützes Geschwätz stelle ich auch im Klassenzimmer fest. Ja, ich weiss, auch die Lehrer und die Eltern geben nicht immer das gute Beispeil. Sie könnten sich mehr bemühen !

Liebe Kinder, versucht Euren Eltern mit kleinen Diensten das Leben leichter zu machen. Seid fröhlich untereinander und streitet nicht immer. Lernt gut. Denkt jeden Abend mit Euren Eltern an mich und an den lieben Gott, besonders jetzt, wo Weinachten naht. Mit diesen guten Vorsätzen bin ich sicher, dass Ihr von Tag zu Tag besser werdet. Allen möchte ich danken, dass Ihr so fröhlich an mein Fest gekommen seid. Ich hoffe, dass Ihr nächstes Jahr noch zahlreicher kommt. Ich möchte nicht unterlassen, Euch von ganzem Herzen ein recht frohes Sankt-Niklaus-Fest zu wünschen.

Saint-Nicolas 1988 : Michaël Schumacher / 3ème.fr.B2