Auteur: 
ALAIN POCHON, élève de IIC3

Commentaires de Louis Dietrich: 

Au cinéma triomphe le film-événement retraçant le naufrage du "Titanic": le monde entier en est secoué d'émotion. C'est peut-être cela qui  a donné l'idée d'entourer la Tour d'un océan imaginaire sur lequel Saint-Nicolas, patron des marins, est aussi à l'aise que sur son baudet plus traditionnel.  La courbe de la crosse reflète le croissant de lune, et les hautes fenêtres de la Cathédrale répondent à cette lumière depuis l'intérieur. 



Discours: 

Mes bien chers enfants,

Tout d’abord grand merci pour votre accueil à la fois solennel et chaleureux. C’est un immense plaisir pour moi de revoir comme chaque année ces joyeuses frimousses de mon pays de Fribourg, autant les anciennes que les nouvelles, car elles contrastent magnifiquement, par leur fraîcheur, avec ma face jaunie et ma barbe millénaire.

Meine lieben Kinder,

Ein Jahr ist wieder vergangen. Es bereitet mir eine grosse Freude, euch wiederzusehen. Jedes Jahr werde ich älter und werde mehr un mehr durch Euren Empfang berührt ! Ich hoffe, dass ihr dasselbe empfindet, dass die biscômes euch jedes Jahr besser und besser schmecken und dass euer Verhalten so gut ist, dass ich mich über euch kaum mehr beklagen muss.

Mes amis, comme vous le savez, j’ai fait le voyage sur mon âne par monts et par vaux, eh oui, je n’ai pas les moyens de m’offrir des tunnels de base, moi. Dieu sait le nombre de kilomètres que nous avons dû parcourir ! Heureusement que les articulations de mon âne focntionnent comme une horloge suisse, que dis-je, comme un rouage de Tinguely. Heureusement je n’ai pas eu besoin de faire le détour de Bâle pour vérifier cela puisque les voies célestes m’ont conduit, tels vos tramways de l’ancien temps, jusqu’à l’Espace Tinguely. De plus, mon âne a eu beaucoup d’entraînement et je puis vous assurer qu’il ne se dope pas, lui, comme certains… A mon épo…que, les pauvres diables usant de tels moyens pour gagner auraient sans doute été définitivement privés de bécâne !

Tiens, à propos de cyclisme, j’aimerais saluer…féliciter…et même décerner l’oskar à Monsieur Camenzind, champion du monde, pour avoir, par son coup de tonnerre, fait oublier les orages du doping, du mensonge et de la tricherie, et ramené le soleil ou plutôt…l’arc-en-ciel en Suisse.

Die Politiker besonders möchte ich heute auspreschen…Es fällt mir leider nur eine gegenbespiel ein : ein Mann, der auf der anderen Atlantikseite tätig ist und von dem man sagt, dass er sehr wichtig sein soll : sein Verhalten war allerdings nicht tadellos, wie es bestimmt von einem Politiker erwartet werden kann. Er hat die Gesellschaft – in zwei gespaltet ; das ist bedauerlich, denn es warten vielle wichtigere Probleme auf eine Lösung. Aber falls sein Benehmen sich nicht verändern sollte, wenn er an die Tür des weissen Hauses im Himmel klopfen wird, werden ihm meine Krampusse einen etwas heissen Empfang bereiten, das kann ich Ihnen garantieren !

Deswegen, liebe Politiker, vergesst Eure Pflichten der Gesellschaft gegenüber nicht. Seid nicht nur einfache Politiker, die die Kunst des Möglichen und des Leichten treiben, sondern seid Staatsfrauen und – Männer die das, was nötig ist, ermöglichen.

J’ai appris que l’on se déplaçait virtuellement mon centre-ville vers une région appelée Pé-Pérolles… ? Ne serait-ce pas l’occasion de transplanter aussi ma cathédrale et mes reliques que certains chérissent ? Ma tour serait enfin à l’abri de la circulation trépidante au milieu de cette nouvelle aire piétonne et, vos cris joyeux lors de ma fête apporteraient une belle animation.

Ainsi on remettrait l’église au milieu du village, car, vue de là-haut, la vie en société est bouleversée et plus personne ne sait à quel saint se vouer. Quelle tristesse pour moi de voir tant de familles malheureuses, tiraillées, alors qu’elles pourraient être le lien de ressourcement et d’épanouissement de chacun et notamment de vous tous, mes chers petits.

Je souhaiterais aussi que chacun, à l’occasion de cette fête, se rappelle que, où que l’on aille, quoi que l’on fasse, on a non seulement des droits, mais aussi des devoirs envers son prochain. Je vous assure que cela vous rendra bien  plus heureux de donner et d’aimer que de recevoir.

Meine lieben Kinder, ich verabschiede mich nun von euch. Wie jedes Jahr wird meine Abfahrt die Kathedrale anzünden. Bleibt aber unbesorgt : diesmal ist das Feuer kontrollierbar und die Architekten werden nicht mehr – wie für den Werkhof – wahre Wunder vollbringen müssen.

Geht glücklich im Frieden und Gott segne Euch !

Et maintenant, mes chers enfants, je m’en vais tel un Bykov à son apogée, mais contrairement à lui, je vous dis : « Rendez-vous à l’année prochaine ! ». Et qui sait. Si ma cathédrale reste encore trop longtemps privé d’un de mes collègues, peut-être pourrais-je me mettre sur les rangs et proposer à Rome un intérim. En attendant, que Dieu vous bénisse !

Allez donc, enfants chéris de mon cœur !

 

Saint-Nicolas 1998 : Johannes de Habsbourg-Lorraine /