Auteur: 
HUBERT FERNANDEZ (Professeur de dessin au Collège St-Michel)

Commentaires de Louis Dietrich: 

La qualité des projets présentés par le même auteur était telle qu'il fut finalement décidé d'en sélectionner deux.  Notons qu'Hubert Fernandez est le troisième créateur de la carte qui choisit de faire des beaux-arts sa profession (après Olivier Suter et Nicolas Ruffieux). Sans doute y en aura-t-il encore d'autres dans le futur.

Cette première image reprend le thème de Saint Nicolas protecteur de la cité. Il ne me déplaît pas que la Suisse entière soit évoquée par un drapeau qui dépasse les marges étroites de la carte ... et de Fribourg.



Discours: 

Chers enfants,

Une fois de plus, en ce premier samedi de décembre, me voici parmi vous. D’annéée en année – et sachez bien que je m’en réjouis – toujours plus de lumières et de joie m’entourent tout au long du cortège. Toujours ces mêmes frimousses rieuses autant que gourmandes ; toujours ces mêmes yeux éblouis ; toujours ces mêmes mains tendues pour attraper le plus possible de biscômes !

Vraiment, quoi qu’on en dise, les enfants ne changent guère au cours des siècles. Mais, mes enfants, méritez-vous toujours les gâteries qu’on vous fait, dont ces biscômes, que mes compagnons et moi-même vous lançons, ne sont qu’une petite image ? Parfois oui, parfois non. De toute façon, je reviens pour vous répéter la même recommandation : répandez la joie autour de vous en commençant par faire plaisir à vos parents, car je puis vous assurer que vous êtes bien une source de gaîté pour tout le monde. Ce n’est pas toujours facile, je vous l’accorde, mais je puis vous affirmer que votre bon Saint-Nicolas ne vous abandonnera jamais. Pour peu que vous pensiez aussi quelquefois à moi, même quand je ne suis pas là avec les biscômes, je vous encouragerai, je vous soutiendrai, je vous aiderai. Je vous fais confiance, durant ces fêtes qui approchent, tous mes petis galopins sauront bien mettre de la joie autour d’eux.

En passant les protes du paradis, j’ai rencontré un confrère, beaucoup plus jeune que moi, et qui m’est très proche, puisqu’il protège avec moi la vielle de le canton de Fribourg : saint Pierre Canisius, cette chère âme qui a fondé le Collège St-Michel où l’on m’accueille chaque année avec tant d’empressement. Il m’a rappelé que, il y aura exactement 400 ans mercredi prochain il est arrivé pour la première fois à Fribourg non sans avoir passé à Berne quelques moments difficiles, où pris à partie dans une manif, il reçut des boules de neige et des cailloux. Voyez que cela non plus n’est pas d’aujourd’hui, ni le collège d’ailleurs, qui ouvrira en septembre prochain sa 400ème année scolaire.

Cette année, mon petit âne et moi-même avons été surpris en arrivant sur la place de la gare. En effet, nous avions pris l’habitude de tourner autour du sympathique petit îlot et maintenant, plus rien. Vos autorités qui doivent penser à tant de choses pour contenter tout le monde ont oublié qu’il me fallait un point fixe pour prendre le virage. Je ne leur en veux pas, d’autant moins que tout s’est passé sans problème grâce au calme et à l’habileté des sympathiques gendarmes qui nous accompagnent traditionnellement.

Qui aurait crû d’ailleurs qu’à mon arrivée à fribourg je sente un vrai vent de folie parcourir ma ville habituellement si tranquille ? Que se passe-t-il sous le pont de Zaehringen ? Mes pauvres oreilles bourdonnent encore de ce bruit infernal. Voie de chemin de fer ? Aérodrome ? Tout de même pas. En me penchant je n’ai vu qu’une grande coupole blanche et tout autour une intense agitation : autant de monde, sinon plus, que dans ma cathédrale les dimanches ordinaires. Et les drapeaux bleus et blancs aperçus le long du cortège, j’ai appris que Gottéron jouait ce soir un tout grand match contre… Davos m’a-t-on dit ! Alors bonne chance à ces sportifs que vous aimez tant.

J’aimerais maintenant dire quelques mots aux petits enfants suisses alémaniques que je n’oubli pas, quoi qu’on ait pu dire.

Liebe Kinder,

Wie jedes Jahr bereitet es mir grosse Freude ganz nahe bei euch, liebe Kinder, diesen Abend verbringen zu können.

Während des verflossenen Jahres habe ich oft vom Himmel aus gesehen, wie ihr versucht habt, euren Eltern besser zu folgen, ihnen viel Freude zu bereiten, mit euren Geschwistern und Kameraden netter und lieber zu sein. Dies erfüllt mich mit Freude, aber ich bitte euch, macht so weiter, gebt euchstets viel Mühe brav und hilfsbereit zu sein, nehmt euch als Vorbild den Hl. Petrus Kanisius, der vor 400 Jahren zu uns nach Freiburg gekomment ist. Er selber hat uns das Beispiel gegeben wie wir mit allen Mitmenschen, gross und klein, alt und jung in Friede und Eintracht leben sollen.Nun muss ich euch wieder verlassen, liebe Kinder. Vergesst nicht, dass ich euch vom Himmel aus immer sehe. Bleibt brav, lernt gut, und ich hoffe euch nächtsen Jahr wieder hier sehe.

Encore une chose avant de m’en aller : j’ai admiré cette année plus que jamais les cartes de St-Nicolas qui sont publiées à chacun de mes retours. En plus de leur aspect symbolique, elles ont un réel intérêt artistique. Comment, vous ne les avez pas encore ? Rien n’est perdu, car je crois savoir que des jeunes gens vous en proposent encore tout au long du cortège.

A présent, je vous quitte en vous promettant de revenir dans une année.

Je vous bénis.

 

Saint-Nicolas 1980 : Bernard Dietrich / 6.fr.E2

(conseiller technique pour la langue allemande : Niklaus Betticher, 7.dt.A)