Auteur: 
SAMUEL REY, 2e C

Commentaires de Louis Dietrich: 

Cette image fut diversement appréciée parce que Saint Nicolas y tient une place trop anecdotique et que son âne ressemble un peu à un agneau porté à l'abattoir! Les intentions sont, je crois, un peu plus nuancées.

Tout d'abord, il y a le beau dessin de Fribourg, sous un ciel à la tombée de la nuit hivernale dans les vieux quartiers. Le point de vue est classique: il rappelle le thème à répétition du peintre Armand Niquille, qui fut professeur au Collège St-Michel et qui suscita quelques belles vocations de peintre parmi ses élèves. Mais l'auteur de la carte n'a pas manqué d'y faire figurer des constructions récentes enlaidissant depuis quelques années le vieux quartier de La Lenda, et, pour les escamoter le plus possible, il agrandit considérablement la Maison du Bourreau, leur toute proche et très ancienne voisine. Et puis, m'intrigue un peu la zone du Collège St-Michel. A côté des bâtiments "costauds" très facilement reconnaissables du Gymnase, une zone de flou, blanche et perturbée par un entrelacs qui tient du labyrinthe, inquiéterait-elle ceux qui doivent y vivre ? Le clocher de l'église, qui habituellement cadre si bien avec la silhouette traditionnelle de Fribourg, a pris exemple sur sa collègue de Pise et perd sa belle stabilité verticale. Faut-il y voir une certaine instabilité, un certain inconfort, provoqués par la profonde réforme des habitudes imposée par le nouveau programme de la maturité fédérale ? Une inquiétude aussi sur le devenir des études gymnasiales ? Mais c'est peut-être aller un peu loin dans l'introspection, voire la psychanalyse du sujet.

Toujours est-il que le pauvre Saint Nicolas aborde une ville qui lui paraît bien changée et ses repères sont partiellement perdus. D'où son approche modeste. Quant à son âne, à force d'avoir porté sur son dos la lourde charge du saint vieillard, il a demandé une revanche et veut être porté à son tour.

Perplexité du duo hors de son rôle devant cette ville qui attend d'eux une protection, même devant des aberrations architecturales.



Discours: 

Mes bien chers enfants,

Quelle joie d’être à nouveau parmi vous ! Votre accueil m’apporte à chaque fois tant d’émotion que j’ai de la peine à trouver les mots pour vous remercier. Une année s’est écoulée, mais vos visages n’ont pas changé. Ils rayonnent toujours de joie et de malice. Quel plaisir pour moi de les revoir et de retrouver ma bonne ville de Fribourg, même si mon grand âge m e joue parfois quelques tours… Au milieu des mandarines et des biscômes je n’arrivais plus à mettre la main sue mon passeport céleste ! J’ai eu bien peur de devoir demander asile à mon collègue St-Paul en arrivant chez vous. Heureusement, vos fonctionnaires ont tout de suite reconnu mon vieil âne et m’ont permis de venir « occuper » quelques instants ma chère cathédrale.

Meine lieben Kinder,

Wieder ist die Zeit gekomment die mir, wie jedes Jahr, das Herzz erwärmt. Es ist mir eine grosse Freude, wieder bei euch sein zu dürfen, und diesen wunderschönen Tag mit euch zu feiern. Glaubt mir, wen meine Arbeit nicht von mir verlangen würde, ständig unterwegs zu sein, hätte ich mich schon viel früher hier niedergelassen. Auch wenn ich euch nur einmal im Jahr sehen kann, bin ich über die Fortschritte die ihr seit meinen letzten Besuch gemacht habt, sehr, sehr stolz.

Cette année, mon voyage dans les airs a connu quelques turbulences. J’ai croisé une multitude de grands oiseaux à croix blanches sur fonds rouges, qui volaient de plus en plus bas et faisaient du rase-mottes. Je pensais bien qu’ils allaient finir par se rompre le cou…ou les ailes !

Après la disparition des dinosaures, celle des avions de Swissair ! Quant à ses anciens administrateurs, mes Pères-Fouettards les attendent de pied ferme. Ils leur promettent un détournement en 1ère classe vers un aéroport du purgatoire !

Heureusement, mes chers enfants, je peux compter sur vous pour venir en aide aux milliers d’hommes et de femmes qui ont perdu leur emploi. Faites que de techniciens du ciel, ils ne deviennent pas tous « techniciens de surface »…ou chômeurs.

A propos d’avions, j’en ai vu d’autres encore, qui commençaient une guerre là-bas, sur les contreforts de l’Himalaya, si près d’ici ! Chapelets de bombes, cortèges de réfugiés, attentats, morts inutiles…Que la paix triomphe au plus vite !

Mais n’oubliez pas, mes enfants petits et grands, que la paix commence parmi nous. Si vous voulez une paix mondiale, il vous faudra l’instaurer autour de vous d’abord, dans votre maison, avec vos amis et connaissances, avec ceux que vous ne connaissez pas, qu’ils aient des papiers ou non, et trouver des solutions pour vivre en harmonie avec eux tous.

In der letzten Zeit habt ihr schwere Augenblicke erlebt. Es ist in solche Zeiten, dass der Ruf nach Frieden am grössten ist.

Ich weiss… Es ist schwierig über Frieden zu reden, wenn die Spannungen so gross sind. Kreig, Terrorismus, Arbeitslosigkeit machen uns traurig, krank, agressiv und manchmal, kommt es auch in unseren Leben zu Katastophen, wie zum Beispiel in vergangenen September im Kanton Zug.

Jedoch müssen wir immer wieder auf die Anderen zugehen und uns besonderes mit Mut und Ehrlichkeit für das allgemeine Wohl einsetzen. Dann, vielleicht, wird auch die harmonie wieder unter den Menschen herrschen.

Loin des folies du monde, j’ai entendu jusque dans les moindres recoins du paradis les notes de musique qui ont faire vibrer toute ma ville l’été dernier. J’ai eu bien peur que ma cathédrale ne vacille ! mais vous avez si magnifiquement accueilli tous ces « fanfarons » suisses que je ne puis que vous féliciter de tous vos efforts et applaudir à ce succès.

De la musique, j’ai appris qu’il y en aurait aussi prochainement dans votre nouveau théâtre. J’avais fini par imaginer de mettre à disposition le parvis de ma cathédrale comme au Moyen-Age, tellement j’étais la risée de tous les saints patrons des Arts ! J’espère seulement que les notes seront en harmonie avec les tintements de votre nouveau casino, afin d’assurer à la culture fribourgeoise un véritable développement qui ne dépende pas d’un simple coup de « Loterie » !

Avant de vous quitter, je tiens à remercier ceux d’entre vous – il y en a, je le sais – qui ont voté pour moi lors des dernières élections au Conseil d’Etat. Je n’étais pourtant même pas ex-candidat ! Tant qu’à faire vous auriez pu voter pour mes Pères-Fouettards et pour mon âne ! Vous auriez été les premiers du pays à bénéficier d’une équipe quasi, céleste.

Meine kleinen Kinder,

Auch dieses Jahr habe ich nicht vergessen zu schauen, ob ihr euch gut benommen habt. Und ich muss sagen, dass die meisten von euch sehr artig gewesen sind. Was mich vor Freude erstrahlen lässt.

Leider waren auch dieses Jahr wieder einige nicht sehr lieb…ihr habt gelogen, ihr habt auch gestritten…nehmt euch in Acht, denn der « Schmutzli » findet euch immer…

Es ist jetzt an der Zeit mich zu verabschieden und weiter zu ziehen. Ich wünsche euch für das kommende Jahr viel Glück und ich segne euch.

Gehet in Frieden meine Kinder.

Mes derniers mots seront pour les tout petits. Du ciel, je n’ai pas manqué de vous observer. J’ai vu vos fautes, bien sûr, mais aussi vos efforts pour vous améliorer. Ils m’ont beaucoup touché. Continuez dans cette voie et vous n’aurez pas à craindre mes Pères-Fouettards.

Voilà ! Je vous quitte pour reprendre la route du Paradis, deux jours après Toto Rio, mon maquilleur depuis plus de 50 ans. En venant, j’y ai croisé Mama Léone. Preuve en est que tous les « Tunnel » ne sont pas forcément des lieux de perdition…Je ne voudrais pas manquer le « Noël des Cloches » célestes qu’elle est sûrement en train de préparer ! Je vous bénis tous et vous dis à l’année prochaine.

Adieu donc, enfants chéris de mon cœur !

 

Saint-Nicolas 2001 : Julian Gerber / 3.dt.C