Auteur: 
ÉMILIE MAGNIN, élève de la classe 2D5Z

Commentaires de Louis Dietrich: 

Image difficile à commenter et qui en a surpris plus d'un. Le dessin de Saint Nicolas est peu conventionnel, c'est le moins qu'on puisse dire! Son visage disparaît dans le flot de sa barbe et de sa chevelure blanches, ce qui correspond assez bien à la réalité du cortège. Contrairement à la mitre épiscopale, perchée aventureusement sur son sommet instable. Saint Nicolas occupe cependant l'espace avec majesté. Et tous les milieux du public sont présents dans les personnage: les parents élevant leur enfant, la vamp un peu désabusée, le fêtard qui sort de plusieurs apéros à l'hydromel, et la jeunesse  surtout, avec cette adolescente - arbre vert qui attire l'attention.

L'ensemble est très festif; il rend bien compte, par un apparent désordre très calculé, de la bousculade qui marque toutes les étapes de cette soirée. La présence désordonnée de toutes les couleurs de l'arc-en-ciel va dans le même sens. L'effet d'ensemble est fort plaisant.



Discours: 

Mes bien chers enfants,

Cette année encore, je n’ai pas pu résister à l’envie de revoir vos petites frimousses radieuses ! C’est tout réjoui qu’avec mes pères fouettards j’ai rempli ma lourde hotte et que j’ai grimpé sur mon âne, malgré ma sciatique toujours plus vive…oui, il y a quelques temps ce cela, votre Saint-Nicolas, ou plutôt, sa statue, est allé suivre une cure de remise en forme, dans la capitale helvète ; vous l’aurez sans doute remarqué, j’ai rajeuni de 10 ans ! C’est grâce à cela que j’ai de nouveau bonne mine, sous le proche de na cathédrale. Mais je crois que la meilleure thérapie reste vos visages enchantés, vos sourires angéliques, parfois effrayés, à l’approche des pères fouettards et surtout votre allégresse qui monte des ruelles de tout Fribourg, ce soir !

Meine lieben Kinder,

Ich habe natürlich meine deutschsprachigen Kinder nicht vergessen ! Wie ich kurz vorher gesagt habe, ist zu meiner grossen Freude meine Statue dieses Jahr restauriert worden. Ich hatte es nämlich vorgezogen, mich lieber nach Bern als Evian zu begeben, denn ich hätte nicht besonders Lust, an einem gewiss heissen Staatsprominentenbad teilzunehmen. Es wäre ein bisschen zuviel gewesen für den guten alten Samichlaus… so sehe ich jetzt nach meiner Verjüngungskur viel besser aus, am Haupttor meiner Kathedrale. Übrigens, wann werden die Leute mit Eseln fahren ? Muss man darauf warten, dass dis Abgase den Balkon, auf dem ich mich befinde, ganz zerfressen ?

Mars était le dieu de la guerre, du temps des Romains ; aussi a-t-il donné son nom au troisième mois de l’année, quand débute le printemps, quand les fleurs percent la terre nourricière pour la première fois, et quand les premières explosions d’obus ébranlent toute la planète, une fois de plus…comme quoi le monde n’a pas bien changé depuis le temps ! Mais je pense aussi à ce qui se passe parfois dans vos gares, dans vos rues, dans vos écoles ou dans certains de vos villages ; à toute la violence qui règne trop souvent et à trop d’endroits. J’espère que mes PEACE-cômes seront de bon augure…

A propos de friandises, je n’ai pas pu surveiller tout le temps mes Pères Fouettards, durant le cortège…mais j’espère qu’ils ont été généreux avec vous, mes enfants ! En tout cas, leurs hottes étaient plus remplies que les Caisses que l’on pourrait aujourd’hui appeler de demi-pension ; heureusement que j’ai l’habitude de faire des réserves et de ne rien distribuer aux grands directeurs d’entreprises qui s’en vont é la retraite !

Nun zu einem freudigeren Thema. Es ist mir zu Ohren gekommen, dass dieser Sommer besonders schön und ziemlich schwül gewesen sei : was will man besseres um das ganz meue Mottasschwimmbad einzuweihen ? Übrigens hätte ich gerne einmal drin geplanscht, aber leider musste ich im Paradies bleiben, um alle die alten Leute zu empfangen, die, wegen einer leuchtenden Sonne, ganz allein verschwunden sind.

Après ces chaleurs estivales, j’ai appris qu’aux chambres fédérales, cet automne, on dansait sur l’air de la valse hésitation… ira-t-on jusqu’à jouer aux chaises musicales,mercredi prochain ? Je n’ai pas tout suivi, ni reCornu tout le monde. J’ai cru comprendre que certains disaient : Schw-eux-aller à Berne ! D’autres proclamaient : à quoi ça Rime ? Ou : qui se Levrat pour une nouvelle Helvétie ? Et d’autres encore se sont laissés Berset par de Buman… euh, brumeux matins d’automne. Ich hoffe, Deiss es sich arrangieren wird…

Mais il ne faut pas tout mélanger : quand on lit, à Fribourg, « le meilleur est au Centre », c’est loin d’être une publicité politique…lorsque nous sommes arrivés sur la place de la gare, tout à l’heure, mon âne a eu quelque peine à reconnaître l’endroit ; mais ce n’est pas pour cela qu’il a fait demi-tour ! Il avait déjà pris cette habitude du temps où on pouvait y lire, à la verticale, TERMINUS…

Nun ist schon die Zeit des Abschiedes gelommen, meine lieben kleinen und grossen Kinder ! Versprecht mir, für das kommende Jahr so artig wie diesen Abend zu sein und euren Eltern keine Sorgen zu machen, so werdet ihr die guten Lebkuchen eures Samichlaus wieder nächstes Jahr bekommen !

I sägne öich ! Ganget glücklech u i friedä, mini liäbi Chind !

Malheureusement, vient le moment de nous quitter, mes bien chers enfants, petits et grands ! Faites-moi la promesse que vous serez aussi sages que ce soir (les plus grands aussi, ai-je dit). L’an prochain, Saint-Nicolas reviendra, et avec une forme olympique ! Peut-être même vais-je cette fois-ci emprunter la nouvelle ligne du TGV pour vous revoir, encore plus vite !

Voilà. Je vous bénis ! Allez dans la joie, enfants chéris de mon cœur !

 

Saint-Nicolas  2003 : Pierre Bugnon, 3 E6z