Auteur: 
MARIE-ELISA MORARD

Commentaires de Louis Dietrich: 

Voici une représentation militante de la présence de Saint Nicolas. Il est l'âme d'un groupe de manifestants criant leur révolte contre des adversaires non représentés, mais qui se devinent facilement. Même si l'habit rouge est une allusion claire, il se pourrait, dans le meilleur des cas, qu'il s'agisse de la révolte des pays en voie de développement contre les abus des mieux nantis: Saint Nicolas est dans ce sens tout à fait à sa place au milieu d'eux. Son attitude n'est pas agressive, il est plutôt l'élément modérateur des fureurs qui l'entourent. 



Discours: 

Mes bien chers enfants,

Quelle joie de vous revoir une fois de plus ! Il y a certes quelques têtes en moins, mais tant d’autres en plus ! J’ai reconnu parmi vous de petits et de grands enfants qui viennent de très loin, un peu comme moi du reste.

Quel bonheur de défiler en compagnie des fiers joueurs de fifre et de ma chère fanfare qui s’illustre lors de toutes ses prestations et grossit d’année en année, tout comme son excellent directeur, d’ailleurs.

Meine lieben Kinder !

Welch eine Freude, euch brave Freiburger wiederzusehen ! Während des ganzen vorigen Jahres habe ich mich darauf sehr gefreut, unter euren fröhlichen Gesichtern und begleiget von der ausgezeichneten  Fanfare vom Gymnasium St-Michaël umzuziehen !

Toute cette foule dans mes rues me rapellent la cohue du Tour de France. J’ai essayé, dans le ciel, de participer à l’étape au guidon de on âne et avec mon équipe Festi…colas. Mais hélas, mon grand âge et ma tenue pas très aérodynamique m’ont contraint à l’abandon et à descendre incognito me désaltérer à la brasserie Cardinal, un Riche-lieu. Quelle ne fut pas ma surprise quand je goûtai à ce goût nouveau : la Monsoon ! Je vois que mes fumigènes couleur bière de l’année passée ont eu un bon effet !

A la Saint-Nicolas pas de mangue, mais l’odeur typique des marrons, des biscômes et du vin chaud.

Ce premier samedi de décembre est particulier cette année car c’est le même jour de ma fête. Pour marquer la coïncidence et pour réjouir les jeunes adolescentes, les pères-fêtards et moi-même voulions vous apparaître en formation de Boys-band. Nous nous serions appelés les Spices mandarines ou les 2 Be Scaumes ! Mais nous avons préféré une bonne flûte de Cardinal à ces tubes sirupeux.

Fribourg fête cette année un anniversaire important : les 400 ans de la mort de mon collègue St-Pierre Canisius. Ce contre-réformateur, ce grand voyageur, ce Jésuite fonda sur la colline du Belzé le Collège St-Michel. Ainsi les Fribourgeois catholiques n’allaient plus étudier dans les cantons protestants voisins. Pourtant ils ne se replièrent pas sur eux-mêmes, puisqu’ils étaient inspirés par un grand Européen précurseur. Aujourd’hui St-Michel a non seulement un recteur qui prote mon prénom, mais encore qui est fidèle à Pierre Canisius en travaillant sur P.C. Bref, le collège se porte toujours aussi bien.

Dieses Jahr wird in Freiburg ein sehr wichtiges Datum gefeiert denn der Begründer des Gymnasiums St-Michaël, Peter Kanisius trat im Schlarafenland vor schon 400 Jahren ein.

A propos Himmel, ich habe gemerkt, dass euer schwachsinniger Röschtigraben sich bis in die Luft verlängert hat ! Als ich Freiburg überflug, wurde ich von einem dieser Shuttle fast überfahren. Mit dieser Trennung des schweizer Himmel durch die Probleme zwischen Swissair und SWA wird es gefährlich euch zu besuchen.

Die Röstis sind geeignet um die Löscher zu stpfen und nicht welche zu graben ! Denken Sie nach !

Dans les cieux est récemment arrivée une nouvelle personnalité : la princesse de tous les cœur, Lady Diana. Elle a enfin trouvé la paix, le repos et le respect qui lui sont dus. Quant à moi, je n’aurai jamais à fuir à me rompre le cou pour éviter des photographes, car comme tout le monde le sait : pas de paparazzi au paparadis !

Vous mes petits enfants, durant toute l’année je vous ai bien observés, vous avez pour la plupart suivi mes consignes. Vous êtes restés sages. Mais il y en a d’autres qui m’ont assez déçu. Comme si les bêtises des grands ne suffisaient pas ! Faites attention ! Mes pères fouettards vous surveillent !

J’ai été surpris de voir l’engouement que vous portiez à ces petits animaux virtuels, ces tamagoshis. J’avoue que cet enthousiasme me fait plutôt rire jaune ! Un tamagoshi, c’est nippon ni utile, et ce ne sera jamais un cadeau de Saint-Nicolas !

Dieses Jahr bin ich sehr stolz auf euch gewesen, obwohl einige mich manchmal ziemlich enttäuscht haben. Ich zahle auf diese, braver zu werden.

Wie ihr schon mit den Bankkoffern gemacht habt, möchte ich, dass ihr das auch mit euern Herzen tut : öffnet sie und dreht sie zu den Kranken und den jenigendie im Not sind, damit Freiburg ein Sankt-NiklausBank wird.

Nun gehet in Frieden, meine lieben Kinder !

Ma cathédrale respire à nouveau, son magnifique portail est enfin dévoilé après six longues années ! Je commençais à m’impatienter !

Comme la réouverture du portail de ma cathédrale vers ses fidèles, je vous demande d’ouvrir votre cœur et de le tourner vers les malades et les miséreux.

Voilà ! Il est temps de mettre un Point cardinal…euh…final à ma visite. Je vous bénis.

Pax sit vobiscômes !

Allez en paix, enfants chéris de mon cœur !

 

Saint-Nicolas 1997 : Thierry Pochon /