C’est parti : les grands travaux de restauration sont entrés dans leur phase décisive. Une grue, gigantesque pour l’époque, est installée au sommet de la Tour, et la benne a commencé ses trajets vertigineux. Il était naturel que Saint Nicolas y trouve place avec Père Fouettard, et fasse une minutieuse inspection des lieux.
Pour le souvenir, commençons par répéter ici ce que j’écrivais déjà dans MC 4/56. M. Reichlen me rappelait la phrase de M. Lateltin, ingénieur cantonal, au moment de l’édition de la carte: « Quand on enlèvera cette grue, nous ne serons plus là pour le voir... »
Mais ici se révèle aussi particulièrement le sens de l’humour que E. Reichlen met dans ses compositions. Les deux personnages sont « à clef » : Saint Nicolas a les traits de l’abbé Elie Morand, qui, en tant que responsable du vestiaire des costumes au Collège, habillait soigneusement les petits chanteurs et toute l’escorte du Saint. Il fallait bien qu’une fois son légendaire lorgnon apparaisse en une circonstance favorable et rappelle à tous sa grande bonté.
Quant au Père Fouettard, il reprend le profil si caractéristique de Jean Piller, élève du Gymnase allemand, qui avait tracé une esquisse de cette scène au cours de dessin facultatif. Ce collégien allait d’ailleurs tenir une certaine place dans la vie fribourgeoises des années 40, d'abord comme Président de la Landwehr, puis par son passage fracassant au parti socialiste dont il devint député au Grand Conseil. Mais, abandonné par ses amis, le bouillant personnage quitta Fribourg pour n’y revenir que dans les toutes dernières années de sa vie.
On voit par cet exemple qu'E. Reichlen vivait en profonde union avec tout le petit monde participant, au Collège St-Michel, à l'aventure annuelle que représente chaque Saint-Nicolas.
Commentaires de Louis Dietrich:
C’est parti : les grands travaux de restauration sont entrés dans leur phase décisive. Une grue, gigantesque pour l’époque, est installée au sommet de la Tour, et la benne a commencé ses trajets vertigineux. Il était naturel que Saint Nicolas y trouve place avec Père Fouettard, et fasse une minutieuse inspection des lieux.
Pour le souvenir, commençons par répéter ici ce que j’écrivais déjà dans MC 4/56. M. Reichlen me rappelait la phrase de M. Lateltin, ingénieur cantonal, au moment de l’édition de la carte: « Quand on enlèvera cette grue, nous ne serons plus là pour le voir... »
Mais ici se révèle aussi particulièrement le sens de l’humour que E. Reichlen met dans ses compositions. Les deux personnages sont « à clef » : Saint Nicolas a les traits de l’abbé Elie Morand, qui, en tant que responsable du vestiaire des costumes au Collège, habillait soigneusement les petits chanteurs et toute l’escorte du Saint. Il fallait bien qu’une fois son légendaire lorgnon apparaisse en une circonstance favorable et rappelle à tous sa grande bonté.
Quant au Père Fouettard, il reprend le profil si caractéristique de Jean Piller, élève du Gymnase allemand, qui avait tracé une esquisse de cette scène au cours de dessin facultatif. Ce collégien allait d’ailleurs tenir une certaine place dans la vie fribourgeoises des années 40, d'abord comme Président de la Landwehr, puis par son passage fracassant au parti socialiste dont il devint député au Grand Conseil. Mais, abandonné par ses amis, le bouillant personnage quitta Fribourg pour n’y revenir que dans les toutes dernières années de sa vie.
On voit par cet exemple qu'E. Reichlen vivait en profonde union avec tout le petit monde participant, au Collège St-Michel, à l'aventure annuelle que représente chaque Saint-Nicolas.